L’intégration des réseaux de bateau/ferries dans l’offre de transport du quotidien, c’est quelque chose qui me fascine. Surement une sorte de vision fantasmée de l’habitant de Trafaria qui traverse chaque jour le Tage pour se rendre à Lisbonne (je vous en parlerai très bientôt), celui de Manly Beach qui en fait de même pour arriver au CBD de Sidney (on en parlera aussi), ou encore celui de Nesoddtangen qui arrive chaque jour en bateau à Aker Brigge (Oslo)… Et justement c’est de ce chanceux que nous allons parler aujourd’hui, car je vous embarque en ce mardi matin dans la capitale norvégienne. Mais je vous préviens, j’espère que vous avez le pied marin… tendez l’oreille, vous entendez ce petit clapotis provenant du fjord ?
(Au passage, je m’excuse par avance pour ceux qui ont déjà lu pas mal de papiers sur Oslo sur ce blog, il est vrai que j’ai eu l’occasion d’y passer pas mal de temps ces derniers mois).
Le fjord d’Oslo
Commençons par une petite définition, l’histoire de poser les bases. Un fjord, c’est une vallée unique érodée par un glacier avançant de la montagne à la mer qui a été envahie par la mer depuis le retrait de la glace. L’aspect typique d’un fjord est celui d’un bras de mer étroit, plus ou moins ramifié, aux côtés très escarpés, aux profondeurs élevées et qui s’avance dans les terres sur plusieurs kilomètres, parfois jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres. L’Oslofjord est un fjord du sud-est de la Norvège, débouchant sur le Skagerrak et au fond duquel se trouve la capitale du pays : Oslo. Il mesure 17 kilomètres de long pour un kilomètre de large au passage le plus étroit au niveau du ville de Drøbak.
Le ferry à Oslo
Si vous avez suivi, vous avez compris qu’Oslo se trouve au fond du Fjord. Dans ce même fjord, il y a d’autres villes, plus ou moins importantes ainsi que plusieurs iles. Progressivement, plusieurs offres de plus ou moins longue distance se sont développées pour relier ces dernières, ainsi que pour proposer des circuits touristiques. Mais de mon coté, j’ai envie de vous parler des ferries exploités par #Ruter, l’entreprise publique de transports. Parce que comme je vous le disais en introduction, ces bateaux totalement intégrés dans l’offre de transports publics, que l’on peut utiliser au quotidien avec un simple abonnement, ça me fascine !!!
On embarque ?
Je vous donne rendez vous à Aker Brygge (dans le centre d’Oslo). C’est d’ici que partent et arrivent chaque jour la quasi totalité des ferries de Ruter.
C’est aussi un quartier assez incroyable. Connu pour son enfilade de restaurants, de cafés, de boutiques le long de la promenade, on y trouve aussi tout au bout le nouveau quartier de Tjuvholmen, surnommé le quartier des arts. Pourtant, jusqu’en 1982, la zone contenait des chantiers navals et pas mal d’industrie. La construction d’Aker Brygge a été réalisée en quatre étapes, la dernière étant achevée il y a moins de 10 ans. Ca vaut vraiment le coup d’oeil…
Mais revenons à nos ferries si vous le voulez bien. Je vous propose deux trajets :
- le premier sera touristique. Je vais me rendre avec vous à Gressholmen. On prend la ligne de ferry B1, qui nous déposera sur l’ile en moins de 30 minutes de trajet.
Le prix du ticket est le même que pour le bus ou le tram, c’est à dire 37 kr (environ 4€). Mais pourquoi se rendre sur cette toute petite ile ? Parce que son histoire est passionnante : si aujourd’hui Gressholmen (tout comme sa voisine Rambergøya) est en partie une réserve naturelle (la baie entre les deux îles est d’ailleurs une aire de nidification importante pour les oiseaux marins), elle fut dans le passé l’emplacement du premier aéroport principal de la Norvège (établi en 1927). Et puis parce que c’est vraiment cool de pouvoir passer du temps sur l’ile, pour se balader (il n’y a aucun bruit) et finir par un café au Gressholmen Kro (vérifiez bien les horaires, et appelez avant) !
- le second sera plutôt pour vivre de l’intérieur le trajet quotidien des pendulaires, qui se rendent de Nesoddtangen à Olso chaque jour !!! J’ai donc ce coup-ci pris la ligne B10, qui m’a permis d’atteindre ma destination finale en moins de 20 minutes (il y a un départ toutes les 20 minutes à l’heure de pointe, ce qui est assez dingue). A mon arrivée, j’ai découvert d’une part qu’il y avait énormément de monde qui empruntait cette ligne au quotidien. D’autre part, que l’infrastructure était particulièrement adaptée pour ce faire. Il s’agit bien là d’une station intermodale, avec parking voiture, vélo, lieu d’attente, information en temps réel… Oulà je m’embale !
Certes, j’étais venu ici pour « me mettre dans la peau d’un travailleur Osloite », mais vous pouvez de votre coté venir ici pour diner, et profiter d’un extraordinaire coucher de soleil sur le fjord. Je vous conseille vivement le « Signal1 » pour ce faire. Bon il est temps de rentrer car il fait nuit. Une visite du prioritaire pour finir ?
Je vous rassure, c’est fini pour aujourd’hui, mais nous reviendrons très vite à Oslo, pour cette fois ci parler d’une ligne de métro, la plus incroyable que j’ai utilisée dans tous mes périples en Europe. Alors, envie de me rejoindre dans le grand nord ? #TeleportezVous !