France : c’est l’histoire du vélo et du tourisme de demain !

Crise sanitaire et tourisme ne font pas bon ménage. Je ne vous l’apprends pas. Ce qui se passe aujourd’hui va demander au secteur mais aussi aux touristes eux-mêmes d’apprendre à s’adapter constamment. Mais restons positifs : il y a un objet qui pourrait largement prendre sa place dans cette dynamique : le vélo. Les arguments et démonstrations qui vont dans ce sens sont nombreux, désormais bien connus et ont été largement partagés ces derniers mois. Beaucoup d’acteurs ont compris cette dynamique et un mouvement est bel et bien en marche. Pourquoi ont-ils raison de s’embarquer dans cette aventure ? Quelques rapides clés de lecture. 

Ne dites plus LE vélo !

L’objet vélo a largement évolué, et la crise ne fait qu’amplifier le phénomène et la demande. Il est potentiellement encore plus adapté à une pratique touristique. L’envolée du nombre de ventes de vélos à assistance électrique est indiscutable : passées de 102.000 unités en 2015 à 388.000 en 2019, avec une prévision d’un million pour 2025. Une envolée bénéfique au tourisme, puisque de par la facilité qu’il apporte, le vélo à assistance électrique permet d’élargir considérablement le spectre des potentiels cyclotouristes. Cela se vérifie d’ailleurs dans la dernière étude menée par l’ADEME

“l’usage du VAE n’a cessé d’augmenter au fil des enquêtes. A titre d’exemple, il n’était que de 7% sur la Loire à Vélo en 2015, il est de 20% en 2019 sur la Passa Païs et de 18% en Bretagne en 2018”.

La diversification du marché est aussi incontestable. Quelques phénomènes marquants : l’envolée du “Gravel”,  le vélo à l’aise dans toutes les situations, et donc résilient par excellence ; l’effet bike-paking observé un peu partout ; l’électrification des VTT qui décuple le potentiel du “vélo liberté” peu importe le terrain et son profil ; ou encore le phénomène “Fatbike” pour arpenter plages et chemins sableux. Le développement incroyable d’accessoires toujours plus pointus permet au vélo de devenir un nouvel objet technologique et de séduire toujours plus. Des territoires l’ont déjà compris… 

La France : un terrain de jeu 

Mais au-delà de l’objet vélo en tant que tel, la France a la chance de bénéficier d’un terrain fertile pour faciliter le cyclotourisme pour un large public, de la famille découvrant la pratique au cyclotouriste chevronné.

D’abord, un réseau continu d’itinéraires cyclables de longue distance. Avec d’un côté, des voies vertes et de l’autre, les véloroutes, ces grands itinéraires à vocation touristique. Il existe d’ailleurs 15 itinéraires EuroVelo en Europe, dont 9 traversent la France. Et ce réseau d’itinéraires de longue distance se densifie chaque année. Le pays dispose donc déjà d’un bon réseau pour se lancer dans l’itinérance à vélo sur plusieurs jours, avec des parcours reliant les départements et régions entre eux. Ce réseau complète les aménagements réalisés par les collectivités locales, qui sont de plus en plus nombreux. Cela n’est pas anodin, car ces aménagements permettent également cyclotouriste pour profiter du dynamisme des grandes métropoles. Et la pratique n’est pas à sous estimer, puisque selon la dernière étude de l’Ademe :

“Le tourisme urbain est un motif bien présent. Le vélo pouvant être un mode de déplacement en ville comme un moyen de découverte”.  

Encore beaucoup de potentiel

L’année 2020 sera évidemment très particulière pour le secteur du tourisme. Il y aura d’abord un risque majeur à éviter : celui d’un retour massif de la voiture individuelle. Alors pour éviter cela, donnons au vélo toutes ses chances. 

Avant tout, il s’agit de mieux penser le stationnement de tous ces vélos qui pourraient débouler dans nos villes et nos campagnes : en volume mais aussi en qualité. Il devient de plus en plus indispensable de déployer des solutions de parkings sécurisées, robustes, confortables mais en même temps évolutives et déplaçables pour certaines. Il est aussi particulièrement stratégique de promouvoir la pratique du train+vélo. L’exemple bien connu des régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire qui se sont associées à la SNCF et au constructeur Bombardier pour donner naissance à un train à capacité modulable est évidemment à garder en tête. Informer sera enfin un élément crucial.

“Il s’agira notamment de muscler les équipes dans les offices de tourisme, qui restent les premiers instruments d’information touristique de proximité.”

Il s’agira aussi de promouvoir l’utilisation d’outils numériques : en France, on peut notamment compter sur l’application Géovélo, qui permet de créer et stocker ses itinéraires cyclotouristiques dans son smartphone très simplement. 

Une expertise française 

La France a de la chance, car un certain nombre d’acteurs sont particulièrement experts pour accompagner le développement du tourisme à vélo. La conférence organisée par Vélo et Territoires et ADN-Tourisme vous donnera un exemple qui suffira largement à appuyer mon propos. Cette expertise existe depuis déjà des années, mais avec l’explosion de la pratique, ces acteurs vont être d’autant plus sollicités. Ils sont donc au coeur du défi qui attend le secteur.

Alors, 2021, année magique pour le tourism[t]e à vélo ? 

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