Episode n°11 – La belle Lisbonne en mode fado-vélo-bateau !

La ville aux 7 collines est surement un des plus beaux joyaux du Portugal, mais depuis quelques années c’est aussi parmi les métropoles qui attirent le plus de touristes en Europe. Alors après avoir profité du Bairro Alto, de l’Alfama… ça fait aussi du bien de prendre de l’air et laisser un peu tout le monde derrière soi. Et pour cela, rien de mieux que le vélo. Il permet de faire plus de distance qu’à pied, de s’extraire des circuits touristiques et surtout de s’aventurer dans des coins inaccessibles en voiture ou en transports publics . Pour visiter une ville, c’est un moyen de déplacement incroyable (j’en parle ici, si le sujet vous intéresse). Et lorsque vous le couplez au bateau, alors les possibilités sont incroyables. Voila pourquoi j’ai embarqué mon vélo sur un ferry, pour vous faire découvrir Alcochete, Cacilhas et Trafaria-Aroeira, de l’autre coté du Tage. Prenez vos lunettes de soleil, un tour de cou, départ à la fraiche.

Il est 7h30 du matin. Je mets mes gants, mon casque, mes lunettes de soleil et je sors mon BMC Alpen Challenge (mon second vélo de l’époque). J’ai embarqué ce vélo à Lisbonne car il a été créé pour “grimper et prendre des coups”, exactement ce qui a été mon quotidien durant ces quelques jours dans la capitale portugaise. Car entre les rails du tramway, les cotes nombreuses et les pavés, ça reste “sport” de se déplacer uniquement à vélo ici. Mais depuis mon dernier séjour, je sais que la municipalité a engagé de nombreuses réflexions pour améliorer la situation.

Si vous n’avez pas votre propre vélo, depuis peu, Lisbonne dispose de deux offres partagées. Les vélos de Jump tout d’abord ont fait leur apparition. Ces engins sans station sont utilisables si vous avez l’application Uber, c’est ultra simple et ils sont super efficaces. Sinon, il y a le système public Gira, mis en place par la municipalité. Tout cela est bien sur électrique. Par contre, ces systèmes seront plutôt adaptés à une pratique urbaine… Déjà un bon début pour arpenter la ville. 

Trafaria & Fonte da Telha

Mais reprenons… la première traversée que je tente ce matin est celle qui m’amènera à Trafaria puis à la plage de Fonte da Telha. Première étape, se rendre au terminal de ferry de Belem. Depuis l’Alfama (ou je loge), c’est environ 9 km, et un objectif : me rapprocher le plus rapidement du Tage, pour essayer de trouver le trajet le plus rapide. En vélo, il n’y a clairement pas de pistes cyclables partout, mais globalement, après quelques petite frayeurs, j’arrive avant 8h00 au terminal. Et ce matin, je vais donc monter à bord d’un bateau de la société publique Transtejo & Soflusa, celle qui assure toutes les traversées que nous réaliserons dans cet épisode n°11.

Celui qui réalise la traversée jusqu’à Trafaria (ligne orange) fonctionne de 6h30 à 22h en semaine et de 8h00 à 21h30 le dimanche. Ca me laisse pas mal de marge de manoeuvre pour ma ballade à vélo. La traversée durera 20 minutes tout pile. Après un bref arrêt à Porto Brandao, me voila à quai. Précision : vous le verrez, le ferry c’est pas Oslo ! C’est un peu en mode “ferry pour bagnoles” ! On me dit dans l’oreillette que le vieux rafiot que j’ai utilisé date de 1953… Mais c’est fun 😉 et surtout, ça coute 1,25€ !!!!!!!

Je vais être transparent avec vous, Trafaria n’a rien d’extraordinaire en soi, je ne reste donc pas trop longtemps dans le coin. Je file directement pour me rendre à la plage. Les premières bornes seront sympa, avec quelques pistes cyclables, mais progressivement, je n’aurai à ma disposition que de la route nationale, pas très bien entretenue. Mais ça n’est pas grave, je suis équipé. Après un peu moins de 15 km de trajet, me voila à la plage de Fonte da Telha.

Il y a ici un petit coté désuet, dont le premier restaurant de bord de plage croisé, “le Retiro del Pescador” donne bien le ton… Pourtant, cette plage, et on me le confirmera, fait partie de ces plages populaires très prisées des Lisboètes. On me raconte qu’il existe ici une importante communauté de pêcheurs qui ont construit au fils des ans des cabanes devenues des résidences secondaires (que la municipalité tentent de détruire). On m’explique aussi qu’arriver ici se mérite : “passé les quelques gargotes et restaurants de bord de mer, il n’y a plus de route goudronnée si bien que se garer est tout un sport car il n’y a pas de parking mais des « espaces » de stationnement improvisés et poussiéreux”. En fait, c’est aussi ça qui est cool ici, je me sens vraiment dans un endroit reculé !

Cacilhas

Après être rentré de mon périple à Trafaria, je me lance le lendemain dans un second bike-trip de l’autre coté du Tage. Cette fois-ci direction Cacilhas. Pour s’y rendre, le trajet est plus simple. Depuis l’Alfama, il me suffit de descendre au terminal de Cais Do Sodré, soit à peine 2 km en vélo… Ce terminal est autrement plus fréquenté que celui de Belém! Attention à l’heure de pointe ! D’ailleurs en parlant d’heure de pointe, sachez qu’entre 7h35 et 9h55 il y a un départ toutes les 10 minutes dans un sens, et environ 15 minutes dans l’autre. Autrement dit, “c’est du lourd” ! Coté bateau, je voyagerai sur “Seixalense”, qui lui date de 1980 (petit à petit, je monte en gamme) !!!

Bref, revenons à notre traversée. Elle durera à peine 10 minutes. J’arriverai dans un petit terminal de ferry très sympa. Et là mon objectif est simple, me rendre au Panorama du Christ-Roi. Mon trajet en vélo a été assez brouillon, clairement pas préparé, mais j’ai traversé des zones toutes aussi bizarres qu’incroyables. J’ai adoré. Tout autant le restaurant “Ponto Final“, que le Jardim da Quinta da Arealva ou encore les petites rues très pentues débouchant sur le Tage. Clairement il fallait une bonne condition pour emprunter quelques itinéraires un peu atypiques, mais ce fut un véritable régal… surtout avec cette brise omniprésente mais très agréable. Finalement, le Panorama du Christ-Roi n’était pas si bluffant que ça, mais le trajet pour y aller, beaucoup plus!

Alcochete

Dernier bike-trip pour moi ! Et cette fois-ci, coté bateau, c’est le luxe ! J’embarque depuis Cais do Sodre sur le “Castle”. Ce dernier date de 1995 et est un peu “une bombe” comparé aux bateaux pris les jours précédents ! Si comme moi, ça vous intéresse d’en savoir plus sur la flotte de ferries qui opèrent sur le Tage, alors rendez-vous sur le site de Transtejo Soflusa. 

Mais revenons à notre trip à vélo. Me voici moi et mon BMC embarqués pour 25 minutes de trajet. Attention, ici les fréquences sont beaucoup moins élevées, et le week-end c’est à peine un ferry par heure, voire moins. Mais peu importe, le trajet mérite l’attente. L’arrivée à Montijo ne fut pas très sexy. C’est un espèce d’immense parking, sans grand intérêt. J’ai ensuite pédalé environ 6 km, sur la N119, sans grand intérêt non plus. Néanmoins, j’ai réalisé un crochet quant à lui plutôt chouette, pour aller voir les “Salinas do Samouco” avant d’entrer à Alcochete.

En cours de route, j’ai malheureusement pu aussi apercevoir la catastrophe que représente l’urbanisation galopante, même de ce coté du Tage… Mais passons, c’est un immense débat…

Après quelques coups de pédales, je suis arrivé à Alcochete. Comment vous parler de ce petit village ? C’est le poisson, la morue, le bruit de la radio, les odeurs et la douceur du Tage… c’est le Portugal !!! Je suis amoureux de cet endroit et je pense que ces quelques photos vous aideront à comprendre pourquoi. Je suis de toute manière amoureux du Portugal, depuis bien longtemps, et je reviendrai très prochainement vous parler de ce si magnifique pays. Alors, si ça vous dit, une seule chose vous reste à faire : #TeleportezVous. 

 

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